La résistance à la fosfomycine chez les souches d’entérobactéries isolées au CHU Sahloul de Sousse

Résumé

Introduction:  Devant la propagation croissante du phénomène d’antibiorésistance et la stagnation de l’innovation pharmaceutique, un intérêt est porté aux anciennes molécules telle que la fosfomycine. Notre objectif était de dresser le profil épidémiologique et bactériologique de la résistance à la fosfomycine chez les souches d’entérobactéries isolées et d’évaluer la place de cette molécule par rapport aux autres antibiotiques habituellement testés. Matériel et méthodes : Une étude descriptive rétrospective a été réalisée au sein du laboratoire de microbiologie sur une période de trois ans portant sur toutes les souches non redondantes des trois espèces d’entérobactéries les plus fréquemment isolées (Escherichia coli, Klebsiella pneumoniae et Enterobacter cloacae ). Les caractéristiques épidémiologiques et bactériologiques ont été recueillies à partir du logiciel informatique du laboratoire. L’identification ainsi que l’étude de la sensibilité aux antibiotiques ont été effectuées à l’aide du système VITEK 2 ®. La recherche des gènes de résistance aux bétalactamines et à la fosfomycine a été réalisée par PCR sur 47 souches multirésistantes aux antibiotiques. Résultats: Parmi les 6141 souches d’entérobactéries incluses, E. coli était la moins résistante à la fosfomycine (1,1%) suivie de K. pneumoniae (22,7%). Les souches d’E. coli et de K. pneumoniae sécrétrices de bêta-lactamase à spectre étendu gardent une faible résistance à la fosfomycine tandis que la résistance parmi les souches d’E. cloacae (42,3%) et des souches résistantes aux carbapénèmes est élevée. Le gène fosA a été trouvé chez 26,3 % des souches de K. pneumoniae (n=38). Conclusion : L’utilisation de la fosfomycine doit être promue selon une approche prudente en respectant les lignes directrices et les recommandations des sociétés savantes afin de prévenir l’émergence de la résistance à cette molécule.