Corrélation entre les entérobactéries uropathogènes multirésistantes en urologie et la consommation des antibiotiques

Résumé

Introduction: Les infections urinaires à entérobactéries multi-résistantes constituent une préoccupation constante en milieu urologique. L’objectif de notre étude est de dresser le profil évolutif bactériologique des infections urinaires à entérobactéries multi résistantes et d’étudier la consommation d’antibiotiques en urologie dans le but de retrouver une éventuelle corrélation. Matériel et méthodes: Etude rétrospective entre Janvier 2016 et Décembre 2020 portant sur des souches d’entérobactéries multi-résistantes isolées à partir des urines chez des malades hospitalisés au service d’urologie du CHU de Monastir. Résultats: Durant la période d’étude, 200 souches d’entérobactéries ont été résistantes aux céphalosporines de 3ème génération (ERC3G) (soit une prévalence de 28,6%), dont 85% ont été productrices de béta-lactamases à spectre étendu. Escherichia coli a été l’espèce la plus représentée (57,5%). L’analyse de la sensibilité des ERC3Ga montré une résistance associée considérable aux fluoroquinolones (97%), gentamicine (72%) et au cotrimoxazole (79%). La résistance à l’ertapénème età l’amikacine ont été respectivement de 3% et 8%. On n’a pas trouvé de corrélation statistiquement significative entre la consommation des céphalosporines de 3^ème génération, de l’imipénème (p= 0,37) et de la ciprofloxacine (p= 0,59) et l’évolution des entérobactéries multi-résistantes. Par contre une corrélation statistiquement significative a été notée avec la consommation du cotrimoxazole (p< 0,05). Conclusion: L’émergence des ERC3G, au sein des services d’urologie, constitue une menace croissante de santé publique par sa complication, le coût de traitement et la difficulté de la prise en charge. D’où la nécessité d’une actualisation des données bactériologiques locales indispensables pour l’orientation des cliniciens à la prescription d’antibiotiques d’une façon raisonnée et argumentée.