Résumé
Le paludisme est une parasitose vectorielle éradiquée en Tunisie depuis 1979. Depuis, seuls des cas d’importation et de très rares cas post-transfusionnels ont été rapportés. L’objectif de ce travail était d’étudier le profil épidémiologique des cas de paludisme enregistrés à l’hôpital la Rabta de Tunis entre 1991 et 2012. Cette étude rétrospective a intéressé 432 cas de paludisme : 430 étaient originaires ou ayant séjourné dans des zones d’endémie palustre (171 étudiants non résidents permanents en Tunisie (ENRPT) asymptomatiques et 259 sujets symptomatiques) et deux cas de paludisme post-transfusionnel chez deux tunisiens qui n’ont jamais voyagé en zones endémiques. Parmi les 430 cas de paludisme importé, la majorité était originaire ou a séjourné en Afrique Subsaharienne (95,6%). L’incidence des cas de paludisme importé a augmenté de façon progressive, passant de 9 cas en 1991 à 38 cas en 2012 avec une moyenne de 19 cas par an. Sur le plan clinique, la fièvre était le signe clinique le plus fréquent (73,56% des sujets symptomatiques). L’accès pernicieux a été diagnostiqué chez deux malades tunisiens après un séjour au Cameroun. Plasmodium falciparum était l’espèce la plus identifiée (65,81%). Concernant les deux cas de paludisme post- transfusionnel, Plasmodium falciparum et Plasmodium malariae étaient les deux espèces identifiées respectivement dans le premier et le deuxième cas. Le dépistage du paludisme d’importation permet de minimiser le risque potentiel de réintroduction de cette parasitose en Tunisie. Le contrôle systématique des donneurs de sang à risque est le meilleur moyen pour prévenir le paludisme post-transfusionnel en Tunisie.
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(c) Tous droits réservés K. Dridi, N. Fakhfakh, S. Belhadj, E. Kaouech, K. Kallel, E. Chaker 2015